Le Comité permanent Inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) en collaboration avec le ministère de l'Agriculture et des Aménagements hydrauliques (MAAH) a célébré sa 32ème journée, le mardi 12 septembre 2017 à Ouagadougou. Créé à la suite des grandes sécheresses des années 1970, le Comité permanent Inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), a soufflé sa 44ème bougie le mardi 12 septembre 2017. Conformément à un de ses objectifs qui est la lutte contre la dégradation des terres, l'institution a décidé de célébrer l'anniversaire sous le thème : "Utilisation et occupation des terres : l'Atlas des paysages du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest, un outil de planification et d'aide à la décision". À l'instar des 16 autres pays- membres, le Burkina Faso a commémoré l'évènement à Ouagadougou à travers plusieurs activités dont des jeux radiophoniques, une exposition-vente de produits forestiers non ligneux et une conférence-débat. Le choix de la thématique a été guidé, selon le secrétaire exécutif du CILSS, Adoum Djimé, par les difficultés que les pays du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest rencontrent dans la gestion des terres et de l'environnement au regard du changement climatique intervenu ces dernières années. En effet, a-t-il dit, l'Atlas Les paysages de l'Afrique de l'Ouest : un monde en pleine évolution produit avec l'appui de l'USAID, montre qu'entre 1975 et 2013, les habitats naturels des régions sahéliennes et soudanienne comme la steppe, la savane, ont été fortement dégradées à cause de la forte croissance démographique. La superficie couverte par les cultures a doublé en Afrique de l'Ouest, a-t-il renchéri. "Cette conversion des paysages en agriculture a considérablement réduit la biodiversité naturelle et a exposé le sol à l'érosion." Il est donc urgent selon lui de prendre des mesures idoines pour freiner la dégradation des terres et assurer la sécurité alimentaire. À cet effet, il soutient que l'Atlas, fruit de plusieurs décennies de travail, est un document de référence, de capitalisation et de plaidoyer qui peut faire prendre conscience aux décideurs et aux citoyens, des changements inquiétants en cours et les éclairer sur les comportements à adopter. "Nous voulons que ce document soit un instrument de travail, de décision pour les politiques afin d'améliorer la productivité agricole, d'où sa vulgarisation", a-t-il justifié. Pour sa part, le ministre de l'Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, porte-parole du président en exercice du CILSS, Ibrahim Boubacar Keïta, Président du Mali, a indiqué que le défi de cette célébration est de faire en sorte que tous les pays puissent s'approprier le document. Il rappelle que la dégradation des terres et de l'écosystème, en plus d'impacter négativement sur la productivité agro-sylvio-pastorale, engendre de nombreux conflits locaux et même interétatiques à la suite des mouvements de migrations économiques et de transhumances transfrontalières.
Éliane Somé, Hadja Saran Traoré, Sidwaya (Ouagadougou) – AllAfrica